UPE2A /​Retour sur l’audience avec la mairie de Marseille

Depuis plusieurs mois déjà, un collectif d'enseignant-es d'UPE2A se mobilise pour obtenir les moyens nécessaires à l'accueil et à la scolarisation des élèves allophones à Marseille. C'est dans ce cadre de mobilisation qu'une intersyndicale a été reçue à la mairie de Marseille jeudi 17 novembre 2022. 


Ce jeudi 17 novembre, une délégation du collectif des enseignant.es en UP2A 1er degré (accompagnés par Sud Education, SNUiPP FSU et Snudi FO) a été reçue par Monsieur Ganozzi, adjoint aux écoles de la ville de Marseille pour porter 3 questionnements :

  • Pourquoi le budget alloué aux UPE2A est si faible à Marseille, 91€50/an/dispositif ?
  • Pourquoi certain-es enseignant-es en UPE2A travaillent sans salle de classe et se retrouvent contraint-es à des prises en charge dans des coins de bibliothèques et de salle des maîtres-ses ? Qu’en est-il des projets d’écoles qui font l’actualité ?
  • Est-ce que la mairie repère les élèves allophones lors de l’inscription ? Comment travailler avec la DSDEN pour que les élèves allophones aient tous-tes une prise en charge décente en UPE2A ?
1. Sur la dotation financière des commandes scolaires

M. Ganozzi s’est engagé à revenir vers nous pour une réévaluation du budget pour la rentrée 2023. De notre côté, nous avons proposé à minima un alignement sur des grandes villes comparables comme Lyon où le budget par UPE2A est de 500€ annuels. Il y a 40 UPE2A 1er degré à Marseille, la ligne budgétaire "budget UPE2A" pour la mairie passerait d’environ 3700 euros à 20.000 euros, ce qui semble plus que faisable. Rappelons qu’aujourd’hui, un-e enseignant-e d’UPE2A reçoit 91,50€/an seulement pour l’ensemble de ses écoles d’intervention, dérisoire !

2. Sur les locaux

Peu de réponse concrète immédiate de M. Ganozzi qui pointe du doigt une situation historiquement dégradée du bâti, une mauvaise répartition des écoles à l’échelle de Marseille (d’où des zones tendues) et une saturation des locaux à cause des dédoublements de classes en éducation prioritaire. La nouvelle mairie ne souhaite pas installer de nouveaux ALGECO, pas une solution acceptable et durable. Pour l’élu aux écoles, la piste d’amélioration est de travailler avec la DSDEN pour encourager à la co-intervention quand c’est possible, afin de libérer des espaces.

Pour ce qui est de l’avenir et des nouvelles écoles, M. Ganozzi a indiqué que les architectes travaillent sur des classes modulables pour pouvoir s’adapter aux changements. Il y aura également 2 salles de classes, dites « ateliers » de plus que le nombre de classes ordinaires pour accueillir ces dispositifs. Notre délégation a alerté M. Ganozzi sur le fait que 2 salles supplémentaires semblent un minimum et qu’il faut d’emblée affecter un usage (dispositif UPE2A, dispositif ULIS, RASED, etc.) à ces salles afin d’en garantir l’usage et la disponibilité.

3. Sur le sujet des inscriptions et de la non prise en charge d’un certains nombres d’élèves allophones en UPE2A

M. Ganozzi n’étant pas en total compétence sur le sujet, la question sera soumise à M. Huguet. Nous avons insisté sur l’importance d’un dialogue tripartite (DSDEN-mairie-syndicats) pour pouvoir trouver des solutions opérantes. La piste de travail à creuser serait l’identification des élèves allophones au moment de l’inscription, à minima accompagnée d’une information sur les dispositifs UPE2A disponibles et opérants.

L’échange avec M. Ganozzi fut dans l’ensemble constructif, mais les réponses sont pour l’heure insuffisantes au regard de la problématique importante que nous avons soulevé. Nous avons donc prévu de nous rencontrer à nouveau très prochainement sur ces questions, afin d’acter des propositions concrètes et de faire avancer le sujet de l’amélioration des prises en charge UPE2A et des conditions de travail des enseignant.es. Côté DSDEN, nos demandes d’audience demeurent lettre morte.


✚ Retrouvez ici un article spécial sur les élèves allophones issu du journal fédéral de SUD éducation : Ecole, Inclusion et Handicap