Samedi 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, mobilisons nous contre toutes les violences patriarcales, sexistes et sexuelles.

Le 25 novembre prochain sera une journée consacrée à la question des violences faîtes aux femmes. SUD éducation 13 se joint à l'appel initié par l'inter-organisation à manifester à Marseille. 


A nos sœurs et adelphes assassinées, aux familles brisées, à toutes les victimes, nous ne vous oublierons jamais. Nous, collectifs féministes, rassemblés en co-organisation intersectionnelle pour la convergences des luttes contre toutes les oppressions, appelons à manifester le 25 novembre 2023, à Marseille et dans toute la France, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre. Féministes, transféministes, anti-racistes, anti-islamophobes, afroféministes, anti-validistes, anti-grossophobie, LGBTQIA+, faisons front ensemble contre ceux qui nous agressent, nous blessent, nous tuent. Face à de telles violences, la solidarité et la radicalité sont les seuls remparts. Nous ne voulons plus avoir à compter nos mortEs. Les femmes et les minorités de genre subissent au quotidien des violences sexistes et sexuelles : au travail, dans les établissements scolaires, dans la rue ou dans les foyers, dans les services de santé, nous sommes invisibiliséEs, harceléEs, insultéEs, exploitéEs, discriminéEs, violéEs, tuéEs.

En France, 850 femmes ont été assassinées sous les mandatures d’Emmanuel Macron. Ce sont 850 féminicides, dont 75% dans le couple, et plus de 1000 enfants orphelins. Ce sont 220 000 femmes victimes des violences de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année, et des centaines de milliers d’enfants co-victimes de ces violences. Ce sont 250 viols ou tentatives de viol chaque jour, et une justice qui refuse toujours de croire la parole des victimes. A Marseille, on se souvient de MB. tuée à l'âge de 21 ans et dont les parents se battent toujours pour faire reconnaitre son meurtre comme un "féminicide non intime" et non comme un vol qui aurait mal tourné. Le "féminicide non intime" est un crime reconnu par l'OMS et de nombreux pays mais toujours pas en France. Cette année, on pense également tout particulièrement à M. tuée par son conjoint à Cabriès et à S. séquestrée et tuée par son père à Marseille, ainsi qu'à leurs proches. Le 25 novembre nous serons dans la rue pour rappeler qu’en 2023 être une femme, et d’autant plus une femme noire, racisée, trans, non valide, musulmane ou queer, c’est vivre en étant partout exposée aux violences.

Nous serons dans la rue pour rappeler que les enfants sont les premières victimes des violences sexuelles, et qu’iels ne sont pas protégéEs. Tous les jours, 450 enfants sont victimes de violences sexuelles. La moitié des enfants victimes d’inceste ne sont pas pris en charge lorsqu’iels appellent à l’aide. Les enfants parlent, mais iels ne sont pas écoutéEs. Leur parole est remise en cause.

Nous serons dans la rue pour dénoncer l’absence sidérante de politiques publiques pour lutter efficacement contre les violences faites à toutes les femmes, aux enfants et aux minorités de genre. La réduction drastique des financements des hébergements d’urgence pour les femmes victimes de violences montre que la “grande cause” est une imposture. Les associations féministes de terrain, abandonnées par l’Etat, ne peuvent plus accompagner les victimes dans de bonnes conditions, certaines sont contraintes de mettre la clef sous la porte. Ces violences de genre s’inscrivent dans un contexte social et politique d’inégalités, d'injustices, de racisme et d'islamophobie. Nous ne pouvons pas fuir un père, un conjoint, un employeur, un système violent si notre survie matérielle n’est pas assurée. Nous nous mobilisons pour l’émancipation de touTEs, en particulier les plus précaires.

Le 25 novembre, nous serons aussi dans la rue pour dénoncer les violences sociales et policières orchestrées par Emmanuel Macron, son gouvernement, le patronat, l'ensemble de la classe politique.

Nous refusons la perte de nos conquis sociaux, la casse de nos services publics et de notre protection sociale. Les récentes réformes des retraites, du chômage et du RSA pénalisent particulièrement les femmes et les minorités de genre, car souvent nous menons des carrières hachées, dans des emplois sous-payés. Les métiers féminisés, notamment ceux du soin, sont les plus dévalorisés, les plus précarisés et les plus pénibles. Ils sont majoritairement assurés par des femmes noires et/ ou racisées.

L’explosion des loyers et l’inflation accentuent encore notre précarité. Les expulsions locatives et le mal-logement touchent en majorité les mères seules avec enfants, les femmes et les minorités de genre. 45 % des mères isolées et trois millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Au moins 2000 enfants et leur famille dorment dans la rue en France. A Marseille, il y a 5 ans, un effondrement rue d'Aubagne tuait 8 personnes. 40 000 personnes vivent dans des logements insalubres ou sont en attente de logements sociaux. Pourtant, seuls 10 000 logements devraient être réhabilités selon le plan "Marseille en grand" du gouvernement.

Les mouvements sociaux de ces dernières années, notamment les manifestations et les grèves des femmes de chambres et des sans-papiers sur les chantiers des JO, nous confirment que c’est par la mobilisation que nous allons gagner. Le gouvernement ne se cantonne pas à l'inaction face aux violences basées sur le genre. Il les génère et les accentue, en précarisant la population, en défendant des agresseurs et en appliquant des politiques répressives : traque et humiliation des adolescentes musulmanes dans leurs établissements scolaires, discrimination et meurtres par la police des populations noires et/ou racisées dans les quartiers populaires et en Outre-Mer, pénalisation des clients des travailleurEUSes du sexe, chasse aux usagerEs de drogues, expulsion des migrantEs et exiléEs… C’est le même État qui réquisitionne les grévistes, qui réprime les mouvements sociaux et les écologistes, et qui tente de mettre fin à nos luttes.

Organisons-nous dans nos quartiers, sur nos lieux de travail et d’études pour construire un monde libéré d e l’exploitation, des oppressions et des discriminations. Nous appelons les associations, organisations politiques, syndicats, et toute la société à nous rejoindre pour un mouvement intersectionnel de masse. Soyons nombreuxSES le 25 novembre 2023, rendez-vous à Marseille sur le Vieux Port pour un rassemblement avec des animations pour les petitEs et les grandEs à 16h et pour un départ en manifestation à 18h.