SUD éducation 13 relaie les communiqués des établissements concernés.
COLLÈGE ROSA PARKS
Monsieur le préfet, Monsieur le Directeur Académique,
Au collège Rosa Parks, nous sommes soucieux de la sécurité, et du bien-être de nos élèves, mais nous regrettons que cela soit une solution policière qui ait pu être choisie pour y répondre. Nous souhaitons dénoncer la fouille systématique de leur sac que nos élèves ont eu à subir par des policiers ce vendredi 3 mai à 16h30. Ces évènements ont également eu lieu dans d’autres établissements, dont les collège Sylvain Menu, ou Massenet et le lycée Nelson Mandela.
Les personnels témoins de ces scènes expriment combien ils ont été choqués par ces dispositifs et à quel point ils ont suscité la peur et l’incompréhension chez nos élèves, dont certains, rappelons-le, n’ont que 11 ans. Une sidération partagée par toute la communauté éducative puisque aucun personnel n’a été informés de ces opérations, y compris ceux de la direction à priori.
De plus, nous nous questionnons sur l’attitude des policiers présents. Il a fallu insister pour que les contrôles aient lieu à l’extérieur, les policiers commençant à s’installer dans le collège sur les espaces des AED contrôlant les sorties. Certains sont restés masqués alors qu’ils avaient à faire à des enfants parfois terrifiés. Le dialogue avec eux n’a pas non plus été rendu simple par des postures autoritaires.
Loin de prévenir les agressions dans les établissements, ces méthodes n’ont pour objet que de chercher à intimider les élèves de notre établissement tout en jetant suspicion et discrédit sur l’ensemble de notre communauté scolaire. Elles contribuent à stigmatiser les familles du collège dont tous les enfants sont affichés comme des criminels en puissance puisqu’ils sont tous fouillés. On se demande bien quels sont les critères retenus…
Confronter nos élèves à une expérience violente de contrôle par les forces de police, ne fait que renforcer l’expérience de discrimination que connait nos élèves. Nous vous demandons d’y mettre un terme plutôt que d’en rajouter. Nous tenons à vous dire que les personnels du collège refusent toute expérimentation policière et sécuritaire sur nos élèves, les personnels ne se sentant pas en danger, ou mal protégés.
À l’opposé de ces opérations brutales, ce sont des moyens humains que demandent depuis des années les personnels de l'Éducation pour qui la meilleure des préventions réside dans des solutions éducatives et pédagogiques. Nous ne réclamons pas plus de police, ou plus de sanctions, mais plus d’AESH (le secteur en manque), ou plus d’AED (le collège a perdu 1 poste l’année dernière), d’infirmiers (le collège en est privé depuis des mois), ou d’enseignants (nous avons perdu plus de 5 postes ces dernières années), ou plus de moyens pour l’équipe Phare de prévention du harcèlement rémunérée de manière aléatoire.
Si nous savons que ces fouilles sont rendues possibles par une circulaire conjointe des ministres de l’Intérieur, et de l’Education Nationale, nous sommes également au courant qu’elles sont censées être coordonnées par les services de la préfecture, et de l’Education Nationale. Nous tenions à vous faire savoir que nous refusons que nos élèves servent l’agenda médiatique d’un ministre de l’Intérieur en campagne.
Les Personnels du Collèges Rosa Parks signataires de cette lettre.
COLLÈGE NELSON MANDELA
Un contrôle de police systématique sans raison et sans en avertir le chef d'établissement a été organisé sur le parvis du Lycée Nelson Mandela (XIIe arrondissement) le 29 avril à midi.
Chaque élève a été fouillé. Un élève a même été interpellé car il avait en sa possession un couteau de cuisine et un saucisson pour faire un sandwich. Il a alors été envoyé au commissariat du VIIIe arrondissement de Marseille.
L'intersyndicale (CGT, SNES, SUD) et des personnels du Lycée Nelson Mandela dénoncent cette interpellation hors de toute proportion et de toute raison qui contribue à stigmatiser les lycéen.nes en les voyant comme de potentiels délinquants.