Échos des luttes | Amiante – Droit de retrait au collège Alexandre Dumas

- SUD éducation 13 soutient les personnels du collège Alexandre Dumas de Marseille -

COMMUNIQUE | Amiante au collège Alexandre Dumas de Marseille, des enseignant-es font usage de leur droit de retrait

 

Ce mardi 28 mai, des professeur-es du collège Alexandre Dumas dans le 14e arrondissement à Marseille feront usage de leur droit de retrait afin de se prémunir des risques liés à l’amiante au sein de leur établissement. Ils seront rassemblés devant le collège pour informer les familles de la situation. 

Après avoir pris connaissance du Dossier Technique Amiante (DTA) de leur établissement, nous, personnels du collège Alexandre Dumas nous sommes rendu compte que la réglementation concernant l’amiante dans notre établissement était gravement défaillante et que nous étions exposé-es au risque amiante sur notre lieu de travail.

Le DTA de notre établissement indique en effet la présence d’amiante dans plusieurs matériaux du collège dont les dalles de sol des couloirs, des bureaux et de plusieurs salles de cours. Or dans plusieurs lieux du collège ces dalles sont très fortement dégradées à tel point que des mesures correctives de niveau 1 et 2 (AC1 et AC2) ont été préconisées par les opérateurs ayant effectué les repérages.

Si la réglementation impose au propriétaire des locaux de remplacer ou recouvrir les matériaux dégradés en cas d’AC 1, elle impose en revanche des mesures beaucoup plus drastiques concernant les mesures d’AC2. Dans ce cas, le matériau ne doit plus être soumis à aucune agression ou dégradation supplémentaire et une mesure de condamnation des locaux doit être prise dans l’attente de son remplacement.

Pour autant, certains rapports de repérage indiquent ce risque depuis 2013 !

Comment se fait-il dès lors que, depuis 11 ans, aucune mesure corrective n'ait été mise en place au sein de l’établissement pour procéder à ces actions correctives afin de protéger les agent-es et les usager-es de l’établissement ? Comment se fait-il que le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône ait fait preuve d’une telle incompétence dans la gestion d’un bâtiment dont il est le propriétaire ? Comment se fait-il que l’Education Nationale ait laissé Personnels et Élèves être exposé-es à un si grave danger sans agir ?

“Face au danger grave auquel nous sommes exposé-es, nous avons le sentiment  d’avoir le devoir de cesser le travail afin de protéger la communauté scolaire”. Tristan Navailh-Hamza, enseignant au collège Alexandre Dumas

Nous rappelons que l’amiante est un cancérogène sans seuil responsable de maladies très graves dont de nombreux cancers, et qu’une seule fibre d’amiante peut suffire à rendre mortellement malade.

Si les autorités de l’Éducation Nationale comme du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône ne sont pas capables d’appliquer les mesures les plus élémentaires de la réglementation, qu’en-est-il des travaux effectués quotidiennement dans notre établissement ?

Alors que le Conseil Départemental de Bouches-du-Rhône fait la promotion de son plan Charlemagne à plusieurs millions d’euros dont la mesure phare est l’installation de grilles et de portiques, il n’est en réalité pas capable d’appliquer la moindre mesure de bon sens concernant un des plus grave scandales sanitaires de ces 30 dernières années. Cette situation est révoltante.

Depuis son interdiction en 1997 rien n’a pour ainsi dire était fait dans notre établissement. Il est donc plus que temps d’agir et d’assurer notre sécurité. Si ce n’est pas de gaieté de cœur que nous cessons le travail, nous estimons qu’il est de notre devoir d’agir pour protéger la santé de toutes et tous au sein de notre établissement. Si notre établissement est à ce point là touché, combien d'autres le sont dans le département des Bouches-du-Rhône ? Il est temps de mettre fin au scandale permanent de l’amiante. 

Nous exigeons : 

  • La condamnation immédiate des locaux et le remplacement des matériaux amiantés.
  • La reconnaissance de notre exposition professionnelle et de celle de l’ensemble des personnels ayant exercé dans cet établissement.
  • La mise en place d’un suivi médical pour les personnels et les élèves exposés.
  • La reconnaissance d’un préjudice d’anxiété.