Congrès 2016 | La décroissance

Ce texte est adopté au congrès départemental de 2016 en tant que base de travail du GT qui est mandaté pour présenter des propositions aux prochaines AG.


La démarche de la décroissance est une prise de conscience que le mythe du bonheur par la consommation nous est imposé par le capitalisme dans le seul but, pour celui-ci, d'accumuler toujours plus de profits. La décroissance est une résistance à ce mythe.

I- Le capitalisme est un système qui exploite la nature et l'Humanité

Dans un premier temps il n'était qu'aliénation du temps et de la force de travail du salariéE. Dans un deuxième temps, la consommation est devenue le moyen pour le système capitaliste de réaliser toujours plus de profits. Pour asseoir la circulation des marchandises, peu à peu, s'est mis en place le mythe du bonheur par la consommation. Dans les pays riches, cela se traduit par un assujettissement à un mode de vie basé sur la consommation. Le salariéE y aliène, alors, son imaginaire.

C'est pour cela que l'obsolescence programmée s'est généralisée (obsolescence matérielle et immatérielle : la publicité, la mode).

C'est, aussi, pour cela que la sphère de la marchandise s'est étendue, peu à peu, à tous les domaines de la vie : des biens communs à l'imaginaire des Hommes.

Le capitalisme est producteur d'une grande violence vis-à-vis des êtres humains, mais aussi vis à vis de la nature. En effet, il appauvrit les ressources de la terre par leur exploitation exacerbée et il pollue. L'ensemble entraîne :

  • le dérèglement climatique et une de ses conséquences : les migrations climatiques,
  • l'apparition ou l'augmentation des maladies affectant l'Humanité,
  • la destruction de nombreuses espèces vivantes,
  • la destruction des sols par la montée des eaux, le bétonnage, les pollutions chimiques, - la pollution des nappes phréatiques, des mers.

Ces crimes climatiques bouleversent des centaines de millions de vies, à commencer par celles des plus pauvres et des plus fragiles.

II- La décroissance c'est :
  • vouloir préserver la terre et refuser de croire que la solution aux problèmes de pollution et de raréfaction des ressources est dans toujours plus de techniques,
  • réfléchir à ce que l'on doit produire et comment le produire,
  • prôner le partage de la richesse au niveau planétaire,
  • refuser de participer à la guerre économique,
  • vouloir vivre autre chose que le «travailler-consommer» et donc vouloir inventer une autre vie,
  • dire que le gigantisme des structures sociales (états, villes,) ne peut amener à la démocratie et à une vie plus humaine,
  • revenir à une vie plus sobre (à ce jour les maladies physiques, psychologiques, psychosomatiques se développent : cancer, hyper activité, mal être, burn-out)
III - Un combat syndical ?

Notre syndicat se revendique de transformation sociale et donc se préoccupe des problèmes engendrés par la course effrénée à la croissance et aux solutions pour changer de système : la décroissance.

La croissance est le credo du monde occidental depuis l'industrialisation de la fin du XVIIIème, dogme qui s'est mondialisé. Toute réponse ne remettant pas en cause ce dogme ne peut se prévaloir de cette transformation sociale. C'est pour cela que la croissance verte qui ne remet pas en cause ce système ne peut constituer une alternative acceptable pour nous. Seule la décroissance pourrait permettre la construction d'un monde qui donne à toutEs et à tous la possibilité de construire une vie dégagée des obligations que nous impose le capitalisme.

Seule la décroissance pourrait permettre de construire un monde qui promeut durablement pour toustEs une vie fondée sur le progrès et l'émancipation.

Pour toutes ces raisons, nous nous inscrivons dans une démarche qui se réfère à la décroissance. Et, en tant que syndicat, nous demandons une réduction importante du temps de travail et cela afin de partager le travail et de libérer du temps. Ce serait un premier pas vers une société plus égalitaire dans laquelle notre vie sera profondément modifiée. De même, nous nous engageons à favoriser toutes les initiatives allant dans le sens de l'affirmation du combat relatif à la décroissance et à faire le lien entre le mouvement syndical et les mouvements relatifs à la décroissance.

IV - Une démarche individuelle et collective

Nous appelons aussi l’humanité, à avoir une pratique de résistance qui consisterait :

  • à faire la grève de la sur-consommation, à refuser d'être sous le diktat du marketing et de son bras armé : la publicité ;
  • à adopter des démarches pour recréer le lien social ;
  • en résumé, expérimenter une autre vie différente de celle qui nous est imposée...

Appel qui doit-être dénué de toute obligation quelle qu'elle soit. Obligation qui entraînerait de la mauvaise conscience chez certainEs, et toujours plus de mal vivre.