SUD éducation 13 - CGT éduc 13
- FCPE 13
Exigeons du rectorat une révision immédiate de la situation de Sofiène
Nous, enseignant·es, éducateur·rices, personnels de l’Éducation nationale, organisations syndicales, parents d’élèves et citoyen·nes, exprimons notre indignation face au traitement injuste infligé à Sofiène ABOU DERAA, ancien élève du lycée Émile Zola d’Aix-en-Provence.
Le 5 septembre 2025, la commission disciplinaire du rectorat d’Aix-Marseille a décidé l’annulation de son baccalauréat, au motif de soupçons de fraude (utilisation de l’IA) lors de l’épreuve d’HGSSP. Cette décision, prise dans des conditions contestables, entraîne des conséquences dramatiques pour un jeune déjà confronté à des obstacles importants tout au long de sa scolarité.
Une décision injustifiée et discriminatoire
Les éléments du dossier, que nous rappelons ici, montrent l’absence de fondement sérieux à cette sanction exceptionnelle :
- Sofiène bénéficiait d’un aménagement d’examen reconnu, avec usage d’un ordinateur, en raison de sa dyspraxie/dysgraphie.
- L’épreuve s’est déroulée sous la surveillance d’une AESH et d’un enseignant, qui n’ont constaté aucune anomalie et l’ont attesté par écrit. Toutes les recommandations réglementaires ont été respectées concernant l’ordinateur de Sofiène (avant, pendant et après l’épreuve).
- Les enseignant-es de spécialité de Sofiène du lycée Zola ont attesté par écrit que sa copie de bac correspondait aux copies évaluées tout au long de l’année au lycée.
- La commission disciplinaire dit s’être appuyée sur un logiciel de détection d’IA notoirement peu fiable.
- Des pièces déterminantes — attestations professionnelles, résultats aux bacs blancs, témoignages d’enseignant·es — n’ont pas été examinées lors de cette commission.
L’annulation totale du baccalauréat, y compris du contrôle continu, constitue une sanction disproportionnée et dévastatrice.
Conséquences dramatiques pour Sofiène
Sofiène a perdu son admission en première année de droit à l’Université d’Aix-Marseille.
Il se voit contraint de repasser l’intégralité du baccalauréat en 2026, soit douze épreuves terminales — une charge de travail et une violence institutionnelle inacceptables.
Cette affaire révèle un dysfonctionnement grave dans le traitement des aménagements d’examen pour les élèves en situation de handicap, et une absence de garanties permettant une évaluation juste, équitable et non discriminatoire.
Nous exigeons :
- Le réexamen immédiat du dossier de Sofiène
- La levée de la sanction,
- La restauration de son baccalauréat,
- Et plus globalement, des évolutions structurelles pour garantir que plus aucun-e élève bénéficiant d’un aménagement officiel ne soit pénalisé-e pour avoir utilisé les compensations que l’institution elle-même lui accorde.
Une pétition de soutien est en ligne:
https://www.change.org/p/excellence-n-est-pas-tricherie-justice-pour-les-dys
Nous appelons toutes celles et ceux attaché·es à la justice, à l’égalité et au respect des droits des élèves à signer massivement la pétition de soutien à Sofiène et à la diffuser largement autour d’eux-elles.
