Amiante au Collège Alexandre-​Dumas (13014) : un recours au tribunal administratif pour faire reconnaître le droit de retrait et un préjudice d’anxiété

Un an après leur mobilisation pour alerter sur le danger de l'amiante dans leur établissement en mai-juin 2024, les personnels du collège Alexandre-Dumas (13014) déposent un recours au Tribunal Administratif de Marseille pour faire reconnaître leur droit de retrait, qui n'avait pas été validé par l'administration de l'éducation nationale, et un préjudice d'anxiété. Nous relayons leur communiqué.


Après deux semaines de mobilisation en juin 2024, nous, personnels du collège Alexandre-Dumas (13014), avions obtenu des travaux significatifs afin de nous prémunir du risque amiante dans notre établissement, engagés pendant l'été par le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône. Cependant, du côté de notre employeur, l'exercice de notre droit de retrait n'a jamais été reconnu. Accompagné·es par le cabinet d’avocats TTLA, nous avons déposé ce 2 juin 2025 un recours au Tribunal administratif de Marseille pour faire reconnaître ce droit de retrait ainsi que notre préjudice d'anxiété issu de notre exposition à l’amiante.

Le 28 mai 2024, une quarantaine de personnels du collège Alexandre-Dumas (13014) ont alerté leur administration sur le danger de l’amiante par l’envoi d’un signalement pour Danger Grave et Imminent, dont la moitié en exerçant leur droit de retrait. Ils étaient accompagnés de parent·es d’élèves, présent·es avec elles et eux devant l’établissement.

Le DASEN, notre supérieur hiérarchique au niveau départemental, a refusé de reconnaître la réalité du danger et le droit de retrait. Pourtant, l'amiante contenu dans les dalles de sol (et leur colle) de la majorité du bâtiment était dans un état si dégradé que les documents techniques préconisent des mesures correctives depuis au moins 2013 !

Suite à notre forte mobilisation, le Conseil Départemental, propriétaire des bâtiments et donneur d’ordre pour l’établissement des documents techniques, a réalisé ces mesures correctives durant l’été 2024 et l’hiver 2025 en recouvrant les sols.

ll n’empêche que le DASEN et le Conseil Départemental, tous deux garants de la sécurité des usagers d’un établissement scolaire, ont laissé des matériaux, dégradés depuis de nombreuses années, être sollicités chaque jour par l’utilisation normale des locaux (passage des élèves et du personnel, nettoyage, frottements du mobilier et des sacs). Ainsi, des millions de fibres d’amiante ont pu être libérées. L’amiante étant un cancérogène sans seuil (une fibre peut suffire pour tomber malade), les personnels et parent·es mobilisé·es craignent pour leur santé et celle des enfants.

Le 2 juin, nous sommes donc 20 membres du personnel et parent·es d’élèves du collège Alexandre-Dumas à avoir déposé un recours au Tribunal administratif pour faire reconnaître notre droit de retrait et le préjudice d’anxiété face au danger de l’amiante dans l’établissement.

Accompagné·es par le cabinet d’avocat·es TTLA, spécialisé dans la défense des victimes de catastrophes industrielles, sanitaires et environnementales, et les syndicats SUD éducation et CGT éduc’action, nous sommes déterminé·es à faire annuler la décision injuste de non-reconnaissance de notre droit de retrait et à faire reconnaître le préjudice que nous avons subi avant, pendant et après leur mobilisation.

Le 10 juin 2025

Les personnels mobilisés du collège Alexandre-Dumas