Manifestation du 15 novembre 2025 contre les violences faites aux enfants et aux ados
Prise de parole de SUD éducation 13
Bonjour à toutes et à tous,
Nous, c’est SUD éducation 13, un syndicat d’enseignantEs et de personnels de l’éducation.
On est là parce qu’on travaille avec les enfants tous les jours dans les écoles, les collèges, les lycées.
On est là parce qu’on sait que trop souvent, les enfants subissent des violences, sans que les adultes les écoutent vraiment.
Ces violences, elles ne sont pas toujours visibles.
Parfois, elles sont dans les cris, les coups, les insultes.
Mais souvent, elles sont plus silencieuses, elles ne font pas de bruits :
- quand on ne croit pas un enfant,
- quand on le rabaisse,
- quand on l’oublie,
- quand on le laisse seul avec sa peur alors qu’il nous l’a exprimée
Il y a aussi les violences des institutions, celles que produisent parfois l’école, les services sociaux, ou médicosociaux, la justice ou l’État.
- Quand un enfant en situation de handicap reste sans école, c’est une violence.
- Quand une jeune fille placée change dix fois de lieu de vie, c’est une violence.
- Quand un adolescent est puni au lieu d’être compris, c’est une violence.
- Quand on laisse des enfants dormir dehors, c’est une violence.
- Quand on ferme la porte de l’école à des enfants migrantEs, qui ont dû fuir la guerre, c’est une violence
Ce sont des violences immenses et nous, adultes, nous en sommes responsables.
Nous sommes ici pour rappeler que tousTEs les enfants ont les mêmes droits : le droit d’apprendre, le droit d’être en sécurité, le droit d’être aimé.
Aucun enfant ne devrait avoir à choisir entre apprendre et dormir, apprendre et manger, apprendre et se soigner, ici en France mais aussi partout dans le Monde.
Nous devons continuer de nous mobiliser, lutter contre toutes ces violences qui finissent par tuer.
Nous pensons aujourd’hui très fort aux récentes victimes qui se sont donnéEs la mort aux portes de l’école : Nicolas, 14 ans et Sarah, 9 ans.
Ces enfants ont subi des violences répétées, et personne ne les a protégé !
Nous nous souvenons aujourd’hui de Zyed et Bouna, 17 et 15 ans, morts il y a 20 ans.
Ils ont été électrocutés alors qu’ils fuyaient la police.
Leur mort, c’est aussi une violence — une violence policière, une violence institutionnelle, une violence sociale. Ils étaient jeunes, ils avaient peur, ils voulaient juste rentrer chez eux.
A SUD éducation, nous refusons la hiérarchie des vies, tousTEs les enfants doivent être protégéEs, sans aucune exception !
Et puis il y a Sofiene, un élève de notre département, ici dans les Bouches-du-Rhône.
Il est dyspraxique, dysgraphique, et haut potentiel.
Il avait le droit d’utiliser un ordinateur à l’examen, pour compenser son handicap.
Mais parce que sa copie était bien écrite, on l’a accusé de tricherie.
On a annulé ses épreuves, on l’a sanctionné.
C’est une violence validiste, une violence contre les enfants en situation de handicap.
L’école ne doit pas exclure, elle doit s’adapter.
Aucun enfant ne doit être puni pour ce qu’il est, aucun enfant ne doit être privé de l’école, aucun enfant ne doit être privé de ses droits.
Parce qu’un enfant qui dort dehors, un enfant qui se tait de peur, un enfant qui meurt, c’est toute la société qui échoue à se protéger elle-même.
Nous voulons une école et une société qui écoutent, qui protègent, qui accompagnent.
Nous voulons des moyens humains, des adultes forméEs, du temps pour parler, pour comprendre, pour soutenir.
A SUD éducation 13, nous continuerons à nous battre, à lutter —dans les écoles, dans les rues, dans les collectifs —pour que les enfants grandissent libres, respecté·es, et entouré·es d’adultes qui les protègent vraiment.

