UPE2A | Scolarité des élèves allophones dans les Bouches-​du-​Rhône, l’école de la République abandonne les plus fragiles

Depuis plus d'un an, un collectif d'enseignant-es en UPE2A, soutenu par SUD éducation 13, le SNUipp-FSU 13 et le SNUDI-FO 13 se mobilise pour obtenir les moyens d'accueillir décemment les élèves allophones arrivant en France. Le droit à l'éducation pour toutes et tous est un droit fondamental qui ne devrait pas se discuter. Malgré cet évidence, dans les Bouches-du-Rhône, la loi n'est pas appliquée. Le collectif continue de se mobiliser et organise une conférence de presse le 12 janvier. Voici leur communiqué cosigné par SUD éducation 13, le SNUipp-FSU 13 et le SNUdi-FO 13. 


A l'école élémentaire, tout élève allophone (ne parlant pas la langue) arrivant en France a, par les textes de la République, droit à 9 heures minimum d'enseignement intensif de français par semaine dispensé par un.e enseignant.e UPE2A.

Dans les Bouches-du Rhône, plusieurs centaines d'élèves n'ont pas accès à ce droit irréfragable. Iels ne peuvent donc apprendre correctement le Français et c’est toute leur scolarité et intégration qui est menacée.

A l'école Belle de Jour, Ahmed, 7 ans, arrivé en France en septembre, n'aura que 5 heures d'enseignement spécifique car son enseignant pourtant dévoué, Monsieur F, doit suivre 37 élèves sur 3 écoles différentes.

A l'école Saint Charly, Heba, 9 ans, dont les parents ont fui la famine, n'aura que 6 heures de prise en charge. Son enseignante, Mme S., pourtant exténuée, intervenant sur 5 écoles, ne peut prendre les élèves que 5 par 5 dans son école car sa salle de classe ou plutôt son cagibi ne permet pas plus.

A l'école Régalade, Anatasia,10 ans, dont les parents ont fui la guerre, n'aura pas de prise ne charge UPE2A. Dans son école, il n'y a que 2 élèves allophones. L'enseignante, madame G, dépitée, ne peut se déplacer, elle qui intervient déjà sur 8 écoles différentes et prend en charge 23 élèves.

A l'école d'Istrigues...La liste est longue...et les noms en italique utilisés pour anonymiser des situations bien réelles.

Dans les Bouches-du-Rhône, il manque au moins 15 postes UPE2A pour permettre à la République de respecter ses engagements et les droits des élèves. Il manque aussi des locaux adaptés, une formation pour tou.tes, des moyens matériels, et bien d'autre chose encore...

Dès le printemps 2022, un collectif rassemblant plus de la moitié des enseignant.es UPE2A du département, appuyé par les Organisations syndicales Snuipp-FSU, Snudi-FO et Sud-Education a alerté la Direction Académique des Bouches- du-Rhône sur ce sujet. A l'heure où s'ouvrent les discussions sur les ouvertures de postes pour la rentrée 2023, l'audience du jeudi 5 janvier a montré que les dispositions n'étaient pas prises par l'administration et le ministère pour répondre aux besoins des elèves et du service public. Un nouveau rendez-vous est pris pour le mercredi 1er mars avec les représentant.es de la DSDEN-13. Mais le statu quo n'est pas envisageable.

Aussi, le collectif enseignant et les organisations syndicales qui le défendent convoquent-ils une conférence de presse jeudi 12 janvier à 12h au local du SNUipp-FSU-13, 2 square Cantini 13006 Marseille.

Conférence de presse jeudi 12 janvier à 12h

Vous pourrez rencontrer de nombreu.ses enseignant.es UPE2A du département rasemblé.es ce jour-là pour un stage intersyndical sur leurs conditions de travail et d'accueil des élèves allophones, ainsi que les responsables syndicaux partie prenantes du collectif.