Lycée Saint-​Exupéry, Marseille : Violence et répression contre les lycéen·nes

Vendredi 10 mars, les élèves du lycée Saint-Exupéry, à Marseille (15e arrondissement) ont organisé le blocus de leur lycée pour protester, au premier titre, contre l’actuelle réforme des retraites, mais aussi contre les réformes du baccalauréat, la sélection à l’université à travers Parcoursup et contre les annonces de généralisation du SNU.

Tôt le matin, les premier·es élèves arrivé·es ont entamé pacifiquement leur blocus. Vers 7 heures, plusieurs témoins, dont des enseignant·es du lycée, ont alors assisté à une scène d’une violence inouïe : un membre de la direction, secondé d’un policier, s’en est pris physiquement à un élève en le ceinturant et le plaquant à terre. Face aux protestations des témoin·es, l’auteur a relâché l’élève avant d’accuser les enseignant·es présent·es et les syndicats d’être "responsables” du blocage et d’avoir incité les élèves à le faire, prétendant en avoir “les preuves”.

Des salariés de l’entreprise Satys, des membres de l’Union Locale CGT Quartiers Nords, qui tenaient un piquet de grève tout près, ainsi que M. Sébastien Delogu, député, sont ensuite intervenus en soutien des élèves pour empêcher que de nouvelles violences aient lieu. A ce moment, M. Delogu a été lui-même physiquement pris à partie par le personnel de direction.

L’intervention des salariés de Satys et du député de circonscription ont indéniablement soulagé les enseignant·es présent·es, inquiet·es de la tournure que prenaient les événements. Leur présence a contribué à apaiser la situation.

SUD éducation, comme les autres organisations syndicales, appelle régulièrement les organisations de jeunesse à maintenir des actions pacifiques et responsables. Ce n'est pas pour que des directions d'établissement donnent un tel exemple.

Cet incident intervient dans un contexte d’escalade de violence contre le mouvement de jeunesse : mardi 7 mars, ce sont 8 mineur·es qui ont été arrêté·es par la police à Marseille : deux élèves du lycée Saint-Charles, trois du lycée Montgrand, un du lycée Marseilleveyre, un du lycée Perrin, et même un élève de 3e du collège Longchamp. Ces dernier·es ont passé plusieurs heures en garde à vue, voire une nuit entière pour certain·es.

SUD éducation 13 :

  • se joint à la section SUD éducation du lycée Saint-Exupéry pour dénoncer l’acte violent dont l’élève, représentant local de la FIDL, a été victime
  • dénonce la répression qui vise la jeunesse alors qu’elle exprime légitimement et pacifiquement son opposition à la réforme des retraites
  • dénonce la criminalisation de l’expression citoyenne et critique de nos élèves par l’intervention systématique et incontrôlée des forces de police aux abords et dans les établissements scolaires
  • dénonce le silence du rectorat d’Aix-Marseille quant aux violences dont sont victimes les enfants dont nous avons la responsabilité et demande à ce qu’il prenne position contre la multiplication des arrestations et agisse pour la protection de nos élèves